Déploiement de la fibre optique : quelle vigilance sous-traitants sur le chantier du siècle ?

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4 juillet 2022

La France est en pointe en Europe dans l’aménagement numérique de son territoire pour le Très Haut Débit. Le déploiement de la fibre optique se poursuit à un rythme soutenu pour tenir l’échéance de la généralisation en 2025, dans le cadre de chantiers d’une envergure exceptionnelle.

La qualité des raccordements est toutefois mise en cause par certaines collectivités qui pointent des défaillances dans la gestion de la sous-traitance.

Alors que les entreprises du secteur viennent de formuler d’importantes propositions correctives (limitation des rangs de sous-traitance, labellisation des intervenants, carte professionnelle des techniciens FTTH, renforcement des contrôles…), Bativigie peut apporter son expertise de la vigilance sous-traitants, mise en œuvre depuis près d’une décennie pour les grands donneurs d’ordre de la construction. La plateforme logicielle innovante intervient d’ores et déjà sur les chantiers fibre d’un grand opérateur.

« Le chantier du siècle », c’est ainsi que l’on désigne fréquemment le déploiement du réseau de fibre optique, mené en France depuis le début des années 2010. La construction des voies ferrées avait accompagné la première révolution industrielle, la suivante a vu les autoroutes et aéroports connecter les grands centres urbains comme les continents. L’une et l’autre de ces révolutions ayant tissé de nouveaux maillages essentiels au développement de l’économie, du tourisme et plus largement des échanges entre des populations auparavant limitées à des horizons restreints.

Au 21e siècle, ce mouvement d’intensification des échanges et de dépassement des limites physiques se poursuit, avec une révolution cette fois « digitale », et des autoroutes qui sont celles de l’information, empruntées par des données décrites comme le nouvel « or noir » des temps modernes…

Une myriade de chantiers en un temps record

Lancé par les pouvoirs publics en 2013, le Plan France Très Haut Débit (THD) vise ainsi à déployer massivement un réseau de fibre optique afin d’amener à chacun sur le territoire le THD pour l’internet fixe. Et faciliter, dès lors, l’accès de tous aux nouveaux usages rendus possibles par le numérique, à commencer par le télétravail, devenu un phénomène majeur des pratiques professionnelles des années 2020.

Toutefois, la réalisation des infrastructures nécessaires à ces nouvelles interconnexions n’a rien de virtuel. De même qu’il a fallu construire kilomètre après kilomètre les chemins de fer et rubans autoroutiers, le déploiement de la fibre implique d’aménager le territoire par une myriade de chantiers, mais cette fois en un temps record d’une douzaine d’années seulement.

Plus de 40 000 intervenants à l’œuvre

Les moyens techniques, humains et financiers atteignent une envergure exceptionnelle : plus de 40 000 intervenants sont à l’œuvre chaque jour, et plus de 20 milliards d’euros auront été investis par les acteurs publics et privés pour l’achèvement du Plan THD. Dans le cadre de ce dernier, la généralisation de la fibre jusqu’à l’abonné (le FTTH, « fiber to the home ») est prévue pour 2025. Ce sont plusieurs dizaines de millions de kilomètres de fibre qui auront alors été installées pour desservir le territoire.

Alors que le taux de couverture en France atteint déjà aujourd’hui 72 % avec près de 30 millions de locaux raccordables, les prochaines années vont être cruciales pour boucler ces travaux aussi pharaoniques dans leur ampleur que supersoniques dans leur rapidité d’exécution.

La gestion de la sous-traitance mise en cause

Or, des difficultés se font jour dans cette dernière ligne droite. La période de crise sanitaire n’a certes pas entravé la progression du déploiement de la fibre, en constante avancée. Plus de 11 millions de locaux sont devenus raccordables au cours des deux dernières années et la France s’affiche en pointe en Europe, tant dans le rythme de déploiement qu’en nombre de prises. Mais la qualité des raccordements est régulièrement mise en cause par les collectivités qui pointent des défauts dans l’exécution des travaux par les sous-traitants missionnés par les opérateurs.

Une problématique qui est désormais bien identifiée par les acteurs. La Fédération Française des Télécoms indique ainsi dans un récent communiqué que « cette industrialisation a pu entraîner des malfaçons et des problèmes dans la qualité du réseau et des raccordements sur certaines zones du territoire ». Infranum, la fédération qui regroupe 220 entreprises de la filière et dont Bativigie est adhérent, souligne que le secteur est confronté à des difficultés opérationnelles importantes, parmi lesquelles l’accès aux copropriétés, la pénurie de poteaux, l’inexistence de certaines infrastructures répertoriées, la disponibilité des sous-traitants…

Vers une labellisation et un renforcement des contrôles

Saisie par les pouvoirs publics en avril dernier, Infranum a remis au Gouvernement et à l’Arcep, l’autorité de régulation, une plateforme de propositions visant à améliorer la qualité des raccordements et l’exploitation des réseaux FTTH.

Parmi ces propositions figure notamment la labellisation des intervenants, avec une future carte professionnelle qui permettrait d’assurer et de contrôler le bon niveau de formation des techniciens. Autres volets d’actions proposées : un renforcement des contrôles par les opérateurs sur les intervenants réalisant les raccordements.

En parallèle, les opérateurs se sont engagés, par la voix de la Fédération Française des Télécoms, à limiter contractuellement la sous-traitance à un maximum de deux rangs, dans le cadre des nouveaux contrats Stoc2.

Bativigie : l’adaptation aux nouveaux besoins de la filière

Autant d’évolutions à venir qui s’inscrivent pleinement dans le cœur de métier de Bativigie : les solutions logicielles pour le contrôle des personnels sous-traitants sur les chantiers. Son expertise dans la vérification de la conformité de la personne physique est reconnue depuis 2015 par les grands donneurs d’ordre des secteurs de l’industrie et de la construction. Ses process, simples et automatisés, permettent l’enregistrement des personnels et leur contrôle, au regard du droit du travail et de leurs qualifications. L’application de contrôle génère un reporting immédiat, avec des procédures correctives automatisées, pour une fiabilité et une traçabilité intégrales.

Fort de ces atouts, la plateforme de services numérisés intervient déjà depuis 2021 pour la filiale d’un grand opérateur d’infrastructure engagé dans le déploiement de la fibre.

La PME innovante dirigée par Frédéric Pradal entend aujourd’hui faire évoluer son offre pour l’adapter aux besoins de la filière des acteurs des infrastructures numériques.

« Pour le contrôle des personnes physiques sur chantier et la gestion de la sous-traitance, nos savoir-faire et notre expertise sur les plans techniques et juridiques nous confèrent un temps d’avance. Nos solutions logicielles sont aujourd’hui déjà activées sur de nombreux chantiers fibre. Nous souhaitons, dans les mois qui viennent, renforcer notre accompagnement des acteurs de la filière fibre en répondant à leurs nouveaux besoins. Notre ambition est de contribuer à la pleine réussite de ce défi à l’horizon 2025. »

Frédéric Pradal, créateur et dirigeant de Bativigie.