Agrivigie : pour des prestataires « d’origine contrôlée » dans le vignoble

Témoignage
23 mai 2024

Germain Roc sécurise son exploitation du risque travail dissimulé avec Agrivigie depuis fin 2022. Le vigneron gaillacois témoigne sur les apports de la plateforme logicielle, qui lui assure une tranquillité d’esprit vis-à-vis de la réglementation et des gains de temps pour s’épargner des procédures chronophages.

Germain Roc est un jeune vigneron de 33 ans, implanté près de Gaillac dans le Tarn. Ses deux vignobles produisent, sur une centaine d’hectares au total, plus de 7000 hectolitres chaque année. A Lisle-sur-Tarn, la structure vigneronne familiale travaille aux cuvées du domaine Borie-Vieille, tandis que le Château Pujols est réalisé pour la coopérative Vinovalie sur une exploitation dédiée, en AOP Gaillac (médaillé au concours général agricole 2024).

Près d’un million de « cols », c’est-à-dire de bouteilles, sont ainsi issus des vignes gaillacoises de Germain Roc. Outre son expertise viticole, sa vision entrepreneuriale intègre de manière volontaire la gestion du risque et la responsabilité sociétale.

C’est pourquoi, dès 2022, il a souhaité être un des « pionniers » du service Agrivigie, conçu pour répondre aux besoins des exploitants agricoles qui font appel à des prestataires de main d’œuvre saisonnière. L’objectif : se prémunir des risques de travail dissimulé qui engagent la responsabilité de l’exploitant donneur d’ordre en l’exposant à de lourdes sanctions.

La plateforme logicielle lui permet de s’assurer de la conformité de tous les intervenants de ses prestataires au regard de la règlementation, de manière traçable. Pour le jeune chef d’entreprise, les atouts majeurs du dispositif résident dans la tranquillité d’esprit et un gain de temps sur des procédures chronophages.

« Le travail du vignoble conserve aujourd’hui de nombreuses tâches qui ne sont pas mécanisées et demeurent manuelles. C’est notamment le cas de la taille hivernale ainsi que du travail printanier et estival, en amont des vendanges. Pour ce travail dit « à pied », les exploitations comme la nôtre font appel à des prestataires de services pour l’intervention d’opérateurs sur les périodes concernées. Ces saisonniers sont, dans une grande majorité des cas, en provenance de pays hors de l’Union Européenne.

Ces dernières années, les pouvoirs publics ont constaté à l’occasion de contrôles que de nombreuses entreprises prestataires n’étaient pas à jour de leur cotisations sociales auprès de l’Urssaf et de la MSA. La responsabilité des exploitants a dès lors été engagée pour travail dissimulé, amenant ces derniers à devoir s’acquitter, en tant que donneur d’ordre, de montants de redressements importants, parfois pour plusieurs millions d’euros…

A la suite de ces affaires, les services de l’Etat ont fortement sensibilisé les agriculteurs à la nécessité de procéder impérativement à des contrôles de leurs prestataires, par une veille et des vérifications structurées et efficaces.

C’est dans ce contexte, alors que je venais de démarrer mon activité, que j’ai choisi de me doter de la solution mise au point par Bativigie pour le monde agricole, aujourd’hui connue sous le nom d’Agrivigie. Le besoin consistait à se couvrir des risques générés par l’emploi, via un prestataire, de deux à trois postes de saisonniers, présents chaque année dans le vignoble sur une durée cumulée de 5 à 6 mois.

Enregistrer et contrôler les intervenants

Concrètement, dans ce process numérisé, notre prestataire est invité par les équipes Agrivigie à enregistrer dans la plateforme logicielle tous les intervenants susceptibles d’opérer au Domaine. Pour chacun d’entre eux, tous les documents exigés pour attester de leur conformité doivent aussi être déposés et actualisés au fil du temps.

C’est à partir de cette base de données que nous allons nous-mêmes, au niveau de l’exploitation, entrer dans le process en procédant aux contrôles. Avec l’application fournie par Agrivigie, nous opérons régulièrement sur le terrain les vérifications pour nous assurer de l’identité des intervenants et de la conformité de leur situation. En cas d’anomalie, l’opérateur doit quitter son poste, jusqu’à la régularisation des documents sur la plateforme.

Prouver la vigilance aux autorités de contrôle

Cela génère des documents de traçabilité qui font état de ces contrôles et peuvent être transmis aux autorités en cas de besoin. Nous sommes ainsi en mesure de prouver que nous avons réalisé tout ce qui était en notre pouvoir pour nous assurer de la régularité de nos prestataires et des saisonniers.

Pour moi, cela constitue une forme de protection assurantielle, mais sans pour autant atteindre les niveaux de coûts d’une assurance. Dans mon exploitation, cela représente moins de 0,5 % du montant total dévolu à la main d’œuvre saisonnière. L’investissement est minime au regard des risques encourus qui peuvent réellement mettre en péril l’entreprise.

Moins de charge mentale, des gains de productivité

Et sur le plan de mon activité d’exploitant, le gain se situe dans le temps gagné que je peux consacrer à mon cœur de métier, de vigneron et de chef d’entreprise, où ma valeur ajoutée est clairement plus évidente. Ce serait une erreur stratégique de vouloir gérer directement la conformité de mes prestataires. En me reposant sur une expertise professionnelle externalisée, j’y gagne à la fois en charge mentale mais aussi en productivité. Je suis convaincu que faire appel à des partenaires performants sur des compétences très spécifiques comme celle d’Agrivigie est une clé de compétitivité pour des entreprises comme la nôtre qui veulent se développer. »